Système de projection des professions au Canada (SPPC)
Déséquilibres entre la demande et l'offre de main-d'oeuvre (2019-2028)
NOTE : Les projections actuelles du SPPC ont été complétées en 2019, bien avant la pandémie de COVID-19 de 2020 qui a entraîné des perturbations exceptionnelles et soudaines de l'économie et du marché du travail, au Canada comme à l'étranger. Toutefois, les projections du SPPC se concentrent sur les tendances à long terme du marché du travail par industrie et profession, et non sur les développements à court terme. Pour l’instant, nous nous attendons à ce que ces tendances à long terme ne soient pas affectées de façon marquée par la pandémie de COVID-19, les répercussions de celle-ci étant généralement présumées temporaires.
Les projections du SPPC pour la période 2019-2028 utilisaient des données classifiées à l’aide de la Classification Nationale des Professions (CNP) de 2016, et couvre la période 2019-2028. La CNP 2016 compte 500 professions. Toutefois, plusieurs d’entre elles sont petites en termes d’emploi (moins de 10 000 travailleurs). Pour pallier à ce problème, les petites professions ont été rassemblées dans des regroupements plus grands en prenant compte des tâches spécifiques à chacune d’entre elles. En regroupant ainsi les petites professions aux tâches similaires, 293 regroupements de professions avec une taille d’emploi suffisante sont obtenus. Les professions ayant été regroupées sont identifiées par un astérisque(*).
Pour de plus amples renseignements sur les 293 regroupements professionnels utilisés par le SPPC, veuillez visiter la documentation donnant la définition des regroupements professionnels du SPPC.
La méthodologie utilisée pour évaluer les conditions récentes sur le marché du travail se base sur différents indicateurs du marché du travail tels que le taux de chômage, l’emploi, les postes vacants, le temps supplémentaire et l’information sur les bénéficiaires d’assurance-emploi. Si les indicateurs dans une profession particulière se comportent de manière similaire à la moyenne de l’ensemble des professions ainsi qu’à leurs propres tendances historiques, alors il n’y a pas de signes de déséquilibres. Cependant, des indicateurs qui diffèrent significativement de la moyenne observée pour l’ensemble des professions ou de leurs tendances historiques suggèrent la présence de déséquilibres (pénuries ou surplus) sur le marché du travail.
Une fois que l’analyse des conditions récentes est complétée, le nombre d’ouvertures d’emploi et de chercheurs d’emploi sont projetés par le SPPC estime le nombre projeté d’ouvertures d’emploi et de chercheurs d’emploi sur la période 2019-2028. Les ouvertures d’emploi sont le résultat de la croissance de l’emploi (demande d’expansion) et du besoin de remplacer des travailleurs (retraite, décès, émigration). Par ailleurs, les nouveaux chercheurs d’emploi incluent les étudiants à temps plein quittant le système d’éducation en tant que diplômés ou décrocheurs afin de joindre le marché du travail (sortants scolaires), les nouveaux immigrants et les individus décidant d’entrer de nouveau sur le marché du travail (net du nombre d’individus décidant de quitter le marché du travail – à l’exception des départs à la retraite). En plus des mouvements dans les nouveaux chercheurs et nouvelles ouvertures d’emploi, le SPPC prend en compte les changements dans la composition professionnelle du marché du travail par l’entremise de la mobilité.
Finalement, les résultats des exercices d’évaluation des conditions récentes sur le marché du travail et de projection des ouvertures et chercheurs d’emploi sont combinés afin de produire l’évaluation finale des conditions futures sur le marché du travail. En analysant à la fois les changements potentiels du côté de l’offre et de la demande de main-d’œuvre, le SPPC permet d’identifier les professions pour lesquelles on anticipe que des déséquilibres se maintiendront ou se développeront.
Professions montrant des signes de : | Nombre de professions | Proportion de l’ensemble des professions | Emploi (2018) | Part de l’emploi (2018) |
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Pénurie | 25 | 9 % | 2 029 200 | 11 % |
Équilibre | 260 | 89 % | 16 456 900 | 88 % |
Surplus | 8 | 3 % | 171 400 | 1 % |
Total | 293 | 100 % | 18 567 500 | 100 % |
Professions montrant des signes de pénurie de main-d'œuvre | Professions montrant des signes de surplus de main-d'œuvre | |||
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Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Le tableau 1 résume les résultats de l’évaluation des conditions récentes sur le marché du travail au niveau des professions de 2016 à 2018.
Selon cette évaluation, 25 professions affichaient récemment des signes de resserrement sur le marché du travail (pénurie). Ces professions constituent 9 % de l’ensemble des professions analysées et représentaient 11 % de l’emploi total au Canada en 2018. La majorité d’entre elles requièrent des études postsecondaires ou un programme d’apprentissage et sont généralement associées au secteur de la santé ou reliées aux sciences naturelles et appliquées.
À l’opposé, 8 professions montraient récemment des signes de relâchement sur le marché du travail (surplus). Celles-ci représentent environ 3 % de l’ensemble des professions analysées et seulement 1 % de l’emploi total en 2018. Elles sont distribuées dans différents types d’emploi, comme la pêche ou les professions administratives et de bureau.
Survol des projections concernant les ouvertures d’emploi et les chercheurs d’emploi par niveau de compétence
Une fois que l’analyse des conditions récentes sur le marché du travail par profession est complétée, le SPPC estime le nombre projeté de chercheurs d’emploi et d’ouvertures d’emploi pour la période 2019-2028. Ceci permet d’identifier si les déséquilibres récemment observés sur le marché du travail persisteront ou si de nouveaux déséquilibres apparaîtront au cours de la période de projection. Les projections des ouvertures d’emploi et des chercheurs d’emploi sont produites par profession, mais les résultats sont également agrégés par niveau de compétence.
Le CNP définit les niveaux de compétence en se basant sur le niveau et le genre d’études et de formation requis pour accéder à un emploi et en remplir les fonctions. Il existe cinq grandes catégories de niveaux de compétence : 1) les professions de la gestion, 2) le niveau de compétence A qui inclut des professions nécessitant habituellement une formation universitaire, 3) le niveau de compétence B qui inclut des professions nécessitant habituellement une formation collégiale ou un programme d’apprentissage, 4) le niveau de compétence C qui inclut des professions nécessitant habituellement une formation de niveau secondaire ou une formation spécifique à la profession et 5) le niveau de compétence D qui inclut des professions pour lesquelles une formation en cours d’emploi est généralement offerte. Pour de plus amples renseignements sur l’analyse par profession, veuillez consulter les documents intitulés La demande de main-d’œuvre et L’offre de main-d’œuvre.
Figure 1 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement par niveau de compétence, Projection 2019-2028
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Figure 1 : Ouvertures d’emploi provenant des demandes d’expansion et de remplacement par niveau de compétence, Projection 2019-2028
La figure 1 montre quelle SPPC projette un total de 6,6 millions ouvertures d’emploi au cours de la période 2019-2028, découlant de la croissance de l’emploi (demande d’expansion), des départs à la retraite, et d’autres sources.
Par niveau de compétence, plus du deux tiers (ou environ 4,4 millions) de ces ouvertures d’emploi seront dans des professions qui exigent généralement une formation postsecondaire (université, collège ou programme d’apprentissage) ou dans des professions de la gestion. En fait, 75 % des ouvertures d’emploi découlant de la croissance économique proviendront de professions requérant généralement des études postsecondaires ou de professions de la gestion, alors que 65,4 % des ouvertures d’emploi provenant de la demande de remplacement proviendront de ces groupes de professions, pour une moyenne combinée de 67,8 % (environ 4,4 millions).
Puisqu’on anticipe que 75 % des nouveaux emplois se trouveront parmi des professions hautement qualifiées au cours de la période 2019-2028, la part de ces professions dans l’emploi total devrait continuer de croître lors de la prochaine décennie. En effet, la proportion des professions hautement qualifiées dans l’emploi total est passée de 60,2 % en 2008 à 63,3 % en 2018, et devrait atteindre 64,3 % en 2028.
Au cours des dix prochaines années, on projette qu’un peu moins du tiers des ouvertures d’emploi (environ 2,1 millions) se trouveront parmi des professions exigeant généralement des études secondaires ou une formation en cours d’emploi.
Pour une analyse plus détaillée, veuillez consulter le document intitulé La demande de main-d’œuvre.
Figure 2 : Chercheurs d’emploi par niveau de compétence, Projection 2019-2028
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Version texte de la Figure 2 : Chercheurs d’emploi par niveau de compétence, Projection 2019-2028
Le SPPC, projette qu’un total de 6,7 millions chercheurs d’emploi entreront sur le marché du travail au cours de la période 2019-2028, provenant du système scolaire, de l’immigration ou d’autres sources.
Deux tiers (67,2 %, soit environ 4,5 millions d’individus) de ces entrants devraient occuper des professions qui exigent généralement une éducation postsecondaire (collégiale ou universitaire) ou des professions de la gestion. Plus précisément :
- Plus de la moitié des nouveaux immigrants (52,8 %) devraient chercher du travail dans des professions nécessitant généralement des études postsecondaires ou dans des professions de la gestion;
- Bien que 85,9 % des sortants scolaires détiendront une éducation de niveau postsecondaire, seulement 69,9 % d’entre eux devraient effectivement trouver un emploi dans des professions nécessitant un tel niveau d’éducation. Conséquemment, 30,1 % de tous les sortants scolaires détenant une éducation de niveau postsecondaire pourraient se retrouver dans une situation de non-appariement éducation-profession;
- La mobilité interprofessionnelle ascendante viendra également ajouter des chercheurs d’emploi pour les professions hautement qualifiées (plus précisément niveau de compétence B ou gestion). Cette mobilité ascendante est généralement le résultat du mauvais appariement de travailleurs qualifiés qui recherchent un emploi dans une profession correspondant davantage à leurs compétences, ou de travailleurs cherchant à obtenir une promotion vers des professions de la gestion.
On s’attend à ce que le tiers des chercheurs d’emploi (environ 2,2 millions) cherchent du travail parmi les professions exigeant seulement des études secondaires ou une formation en cours d’emploi.
Pour une analyse plus détaillée, veuillez consulter le document intitulé L’offre de main-d’œuvre.
Par niveau de compétence, le SPPC projette un nombre similaire d’ouvertures d’emploi et de chercheurs d’emploi par niveau de compétence, ce qui signifie qu’aucun déséquilibre important par niveau de compétence n’est anticipé au cours de la période 2019-2028.
Figure 3 montre les ouvertures d’emplois projetées sur l’axe vertical et les chercheurs d’emplois projetés sur l’axe horizontal, pour chaque niveau de compétence, en pourcentage de l’emploi de 2018. Par exemple, un taux annuel d’ouvertures d’emploi de 4 % indique que, au cours de la période de projection, le nombre annuel moyen d’ouvertures d’emploi pour un niveau de compétence donné (provenant de la demande d’expansion et de la demande de remplacement) représentera 4 % du nombre d’emplois de 2018.
Figure 3 : Projection des ouvertures et des chercheurs d’emploi par niveau de compétence sur la période 2019-2028 en pourcentage annuel moyen de l’emploi de 2018
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Version texte de la Figure 3 : Projection des ouvertures et des chercheurs d’emploi par niveau de compétence sur la période 2019-2028 en pourcentage annuel moyen de l’emploi de 2018
Pour les points situés à proximité de la ligne à 45 degrés, les taux projetés d’ouvertures d’emploi et de chercheurs d’emploi sont relativement similaires, ce qui suggère qu’aucun déséquilibre significatif n’est anticipé. Toutefois, tout point significativement plus éloigné de la ligne à 45 degrés indique un déséquilibre potentiel entre l’offre et la demande de main-d’œuvre. Un point dans le coin supérieur gauche (en rouge) signale une demande excédentaire, alors qu’un point dans le coin inférieur droit (en vert) signale une offre excédentaire.
Dans l’ensemble, tous les groupes de compétence sont relativement près de la droite à 45 degrés, ce qui signifie que les ouvertures d’emploi (demande) et les chercheurs d’emploi (offre) pour chaque niveau de compétence devraient être en équilibre au cours de la période 2019-2028.
Puisque peu d’indices suggèrent la présence de déséquilibres entre l’offre et la demande de travail au cours des dernières années, et que les projections montrent que le nombre de chercheurs d’emploi et d’ouvertures d’emploi sera similaire pour chaque niveau de compétence au cours de la période 2019-2028, on n’anticipe aucune pression majeure sur le marché du travail par niveau de compétence.
Conditions futures sur le marché du travail par profession
Même si le nombre de chercheurs d’emploi et d’ouvertures d’emploi suggèrent l’équilibre pour un niveau de compétence donné, des déséquilibres (demande ou offre excédentaire) peuvent néanmoins exister dans plusieurs professions appartenant au même niveau de compétence. Ce graphique montre, pour chacune des 293 professions analysées, les projections du nombre annuel moyen des ouvertures d’emploi (axe vertical) et des chercheurs d’emploi (axe horizontal) en pourcentage de leur emploi respectif en 2018. Les différentes couleurs illustrent le niveau de compétence CNP de chacune des professions.
Figure 4 : Projection des ouvertures d’emploi et des chercheurs d’emploi par profession sur la période 2019-2028 en pourcentage annuel moyen de l’emploi de 2018
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Version texte de la Figure 4 : Projection des ouvertures d’emploi et des chercheurs d’emploi par profession sur la période 2019-2028 en pourcentage annuel moyen de l’emploi de 2018
Pour les points situés à proximité de la droite à 45 degrés, les taux projetés de chercheurs d’emploi et d’ouvertures d’emploi sont relativement similaires, ce qui suggère qu’aucun déséquilibre significatif n’est anticipé. Toutefois, tout point situé à l’extérieur des lignes pointillées indique un déséquilibre potentiel entre le nombre d’ouvertures d’emploi et le nombre de chercheurs d’emploi. Un point dans le coin inférieur droit signifie que le taux de chercheurs d’emploi est supérieur au taux d’ouvertures d’emploi pour la profession, ce qui signale une offre excédentaire de main-d'œuvre. Inversement, un point dans le coin supérieur gauche signifie que le taux d’ouvertures d’emploi est supérieur au taux de chercheurs d’emploi pour la profession, ce qui signale une demande excédentaire de main-d’œuvre. La distribution générale des taux de chercheurs d’emploi et d’ouvertures d’emploi détermine la position des frontières pointillées.
La majorité des 293 professions se trouvent à proximité de la ligne à 45 degrés, ce qui suggère des conditions équilibrés pour la plupart des professions au cours de la période 2019-2028. Toutefois, on anticipe que certaines professions, surtout celles reliées à la santé ou aux sciences naturelles et appliquées, afficheront un taux d’ouvertures d’emploi supérieur au taux de chercheurs d’emploi (demande excédentaire). À l’inverse, d’autres professions, réparties dans différents secteurs d’activité, afficheront un taux de chercheurs d’emploi supérieur au taux d’ouvertures d’emploi (offre excédentaire).
Les conditions futures sur le marché du travail sont obtenues en combinant les résultats des conditions récentes sur le marché du travail et les projections pour les chercheurs d’emploi et les ouvertures d’emploi.
Le tableau 2 présente un sommaire des conditions récentes et futures sur le marché du travail au niveau professionnel. Les rangées présentent la distribution des professions affichant des signes de pénurie ou de surplus et des professions à l’équilibre au cours des dernières années (2016-2018). Les colonnes montrent les écarts projetés entre les flux d’offre et de demande de main-d’œuvre au cours de la période 2019-2028. L’évaluation des perspectives professionnelles sur le marché du travail découle du croisement de ces lignes et ces colonnes. Par exemple, des professions montrant des signes de pénurie au cours des dernières années (première rangée) et pour lesquelles les projections d’ouvertures d’emploi sont significativement supérieures au nombre de chercheurs d’emploi (première colonne) sont considérées comme étant en pénurie pour la période de projection.
Écart projeté entre le nombre d’ouvertures d’emploi et de chercheurs d’emploi au cours de la période 2019-2028 | ||||
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Significativement plus d’ouvertures d’emploi que de chercheurs d’emploi | Nombre d’ouvertures d’emploi similaire au nombre de chercheurs d’emploi | Significativement plus de chercheurs d’emploi que d’ouvertures d’emploi | ||
Conditions récentes sur le marché du travail | Récemment en pénurie |
Les pénuries récentes s’amplifient
8 Professions
6 professions reliées à la santé
2 dans les sciences naturelles et appliquées
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Les pénuries récentes persistent
17 Professions
6 dans les sciences naturelles et appliquées
5 professions reliées à la santé
3 métiers
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Récemment à l’équilibre |
De nouvelles pénuries apparaissent
11 Professions
7 professions hautement qualifiées reliées à la santé ou aux sciences
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Demeure à l’équilibre
235 Professions
Répandues dans tous les secteurs
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De nouveaux surplus apparaissent
14 Professions
Dont 10 professions hautement qualifiées
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Récemment en surplus |
Les surplus récents persistent
5 Professions
2 professions hautement qualifiées
3 professions faiblement qualifiées
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Les surplus récents s’amplifient
3 Professions
1 professions hautement qualifiées
2 professions faiblement qualifiées
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Source : EDSC, Projections 2019 du SPPC.
Par conséquent, on anticipe que toutes les professions situées dans les cellules rouges seront en situation de pénurie au cours de la période de projection. Cette situation résulte soit de pénuries au cours des dernières années qui, selon les projections, ne se résorberont pas au cours des dix prochaines années, ou encore de professions récemment à l’équilibre pour lesquelles on projette un nombre significativement plus élevé d’ouvertures d’emplois que de chercheurs d’emploi. Par ailleurs, les professions situées dans les cellules vertes sont considérées être en situation de surplus, alors que les professions situées dans la cellule blanche au milieu du tableau devraient être à l’équilibre au cours de la période de projection.
Table 3 presents the projected labour market conditions for all 293 Professions (4-digit or occupational groupings).
Écart entre le nombre de possibilités d’emploi et de chercheurs d’emploi pour la projection (2019-2028) | ||||
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Significativement plus de possibilités d’emploi que de chercheurs d’emploi | Nombre de possibilités d’emploi similaire au nombre de chercheurs d’emploi | Significativement plus de chercheurs d’emploi | ||
Conditions récentes sur le marché du travail | Récemment en pénurie | 2171, 2173, 3012, 3111, 3112, 3120*, 3142, 3233 | 2132, 2147, 2161, 2172, 2174, 2232, 3011, 3211*, 3214*, 3217*, 3413*, 5241, 5242, 7237, 7311, 7312, 9462 | |
Récemment à l’équilibre | 2146*, 2270*, 3113, 3141, 3143*, 3231, 3232*, 4151, 4154, 7511, 9463 | 0010*, 0111, 0112, 0113*, 0121, 0122, 0124*, 0130*, 0211*, 0213, 0311, 0410*, 0421, 0422, 0423, 0430*, 0510*, 0601, 0621, 0631, 0632, 0651, 0711, 0712, 0714, 0731, 0811, 0820*, 0910*, 1111, 1112, 1113, 1114, 1121, 1122, 1123, 1211, 1212, 1213*, 1221, 1222, 1223, 1224, 1225, 1227*, 1241, 1242, 1243, 1250*, 1311, 1312*, 1411, 1414, 1415*, 1431, 1432, 1434*, 1511, 1512, 1521, 1522*, 1525*, 2110*, 2120*, 2133, 2141*, 2151, 2152*, 2175, 2210*, 2221, 2222*, 2225, 2231, 2233, 2234, 2241, 2242, 2243*, 2261*, 2264, 2281, 2282*, 3114, 3132, 3220*, 3234, 3411, 4011, 4012, 4021, 4031, 4032, 4033, 4110*, 4152*, 4153, 4156, 4161, 4162*, 4164*, 4166*, 4168*, 4211, 4212, 4214, 4215, 4216*, 4311, 4312*, 4411, 4412, 4413, 4420*, 5110*, 5121*, 5125, 5131*, 5133*, 5221, 5222*, 5230*, 5243*, 5250*, 6211, 6221, 6222, 6231, 6232, 6235, 6311, 6312*, 6321, 6322, 6331, 6332, 6341, 6342*, 6411, 6421, 6511, 6512, 6513, 6521, 6522, 6523*, 6525, 6530*, 6541, 6551, 6552, 6561*, 6562, 6611, 6621, 6622, 6623, 6711, 6720*, 6731, 6732, 6733, 6740*, 7201, 7202, 7203, 7204, 7205, 7231*, 7233*, 7241, 7242*, 7244*, 7246*, 7251, 7252*, 7271, 7282*, 7284, 7294, 7295, 7301*, 7302, 7304*, 7313*, 7314*, 7321, 7322, 7330*, 7360*, 7370*, 7380*, 7441, 7442*, 7450*, 7512, 7513, 7514, 7521, 7522, 7530*, 7610*, 7620*, 8211, 8220*, 8231, 8232, 8241, 8252*, 8420*, 8431, 8611*, 8612, 9211*, 9213, 9214*, 9220*, 9230*, 9240*, 9410*, 9420*, 9431*, 9432*, 9441*, 9446, 9461*, 9470*, 9521*, 9523, 9524*, 9532*, 9611*, 9613*, 9614, 9617* | 1226, 2131, 2134, 2143*, 2250*, 3131, 3213, 7272, 7281, 7291, 8410*, 8432, 8614*, 9531* | |
Récemment en surplus |
1450*, 1513, 5210*, 7292*, 9616* |
1422*, 8260*, 8440* |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2018.
Veuillez visiter le pour plus d’information sur les 293 regroupements professionnels.
Source : EDSC, Projections 2019 du SPPC.
Le tableau 3 présente les projections des conditions sur le marché du travail pour l’ensemble des 293 professions (CNP à 4 chiffres ou regroupements professionnels). Pour la grande majorité de ces professions (soit les 235 situées dans la cellule en blanc), des perspectives d’équilibre sont projetées. Ces professions représentaient environ 83,1 % de l’emploi total en 2018. Par ailleurs, les professions pour lesquelles on anticipe des pénuries de main-d'œuvre (soit 36 professions, situées dans les cellules en rouges) représentaient approximativement 13,9 % de l’emploi total en 2018. Enfin, les professions pour lesquelles on anticipe des surplus de main-d'œuvre (soit 22 professions, situées dans les cellules en vert) représentaient seulement environ 3,0 % de l’emploi total en 2018.
Note : Dans une économie diversifiée comme celle du Canada, où la structure industrielle et le profil démographique varient sensiblement d'une région à l'autre, un bilan national des pressions qui s'exercent sur les marchés du travail des diverses professions pourrait facilement dissimuler des écarts interrégionaux importants. Certaines régions peuvent se trouver en situation de pénurie pour une profession donnée alors qu'ailleurs cette même profession se trouve en situation de surplus. De plus, il faut garder à l’esprit que l’analyse se fonde sur de grands groupes professionnels. Par exemple, bien que, selon nos projections, le corps professoral universitaire en général sera en équilibre, il pourrait y avoir une pénurie ou un surplus de professeurs dans certains domaines d’études spécifiques : il est possible qu’il y ait un nombre suffisant de professeurs en mathématique mais une pénurie de professeurs en génie. |
Le tableau 4 montre qu’un grand nombre de professions pour lesquelles on anticipe une situation de pénurie (demande de main-d’œuvre excédentaire) au cours de la période de projection sont dans les secteurs de la santé et des sciences naturelles et appliquées. Elles sont principalement des professions hautement qualifiées (requérant généralement des études collégiales ou universitaires et des professions de la gestion).
L’analyse des conditions récentes sur le marché du travail suggère que toutes les professions pour lesquelles on anticipe une situation de demande excédentaire à moyen terme se trouvaient déjà dans une situation de pénurie ou d’équilibre au cours des dernières années.Par exemple, les besoins grandissants en soins de santé suite au vieillissement de la population accroîtra considérablement la demande pour plusieurs professions liées à la santé. De plus, à moyen terme, une pression supplémentaire proviendra du besoin de remplacer les travailleurs de la santé qui partiront à la retraite. En fait, les départs à la retraite seront même plus nombreux que la création de nouveaux postes. Ainsi, en dépit d’une offre croissante de nouveaux travailleurs, la forte demande anticipée dans les professions du secteur de la santé ne pourra être comblée par l’offre de main-d’œuvre au cours de la période de projection.
Genre de compétence | Professions en pénurie (avec le code CNP du groupe) |
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Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés | 2132 – Ingénieurs mécaniciens/ingénieures mécaniciennes, 2146* - Ingénieurs/ingénieures en aérospatiale; Autres ingénieurs/ingénieures, n.c.a., 2147 – Ingénieurs informaticiens/ingénieures informaticiennes (sauf ingénieurs/ingénieures et concepteurs/conceptrices en logiciel), 2161 - Mathématiciens/mathématiciennes, statisticiens/statisticiennes et actuaires, 2171 - Analystes et consultants/consultantes en informatique, 2172 - Analystes de bases de données et administrateurs/administratrices de données, 2173 - Ingénieurs/ingénieures et concepteurs/conceptrices en logiciel, 2174 - Programmeurs/programmeuses et développeurs/développeuses en médias interactifs, 2232 - Technologues et techniciens/techniciennes en génie mécanique, 2270* - Officiers/officières et contrôleurs/contrôleuses des services de transport |
Secteur de la santé | 3011 – Coordonnateurs/coordonnatrices et superviseurs/superviseures des soins infirmiers, 3012 - Infirmiers autorisés/infirmières autorisées et infirmiers psychiatriques autorisés/infirmières psychiatriques autorisées, 3111 - Médecins spécialistes, 3112 - Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale, 3113 – Dentistes, 3120* - Optométristes, chiropraticiens/chiropraticiennes et autres professionnels/professionnelles en diagnostic et en traitement de la santé, 3141 - Audiologistes et orthophonistes, 3142 – Physiothérapeutes, 3143* - Ergothérapeutes; Autres professionnels/professionnelles en thérapie et en diagnostic, 3211* - Technologues de laboratoires médicaux; Techniciens/techniciennes de laboratoire médical et assistants/assistantes en pathologie, 3214* - Inhalothérapeutes, perfusionnistes cardiovasculaires et technologues cardiopulmonaires; Technologues en radiation médicale; Technologues en échographie, 3217* - Technologues en cardiologie et technologues en électrophysiologie diagnostique, n.c.a.; Autres technologues et techniciens/techniciennes des sciences de la santé (sauf soins dentaires), 3231 – Opticiens/opticiennes d'ordonnances, 3232* - Praticiens/praticiennes des médecines douces; Massothérapeutes; Autre personnel technique en thérapie et en diagnostic, 3233 - Infirmiers auxiliaires/infirmières auxiliaires, 3413* - Aides-infirmiers/aides-infirmières, aides-soignants/aides-soignantes et préposés/préposées aux bénéficiaires; Autre personnel de soutien des services de santé |
Sciences sociales, enseignement, adm. publique et religion | 4151 - Psychologues; 4154 - Travailleurs professionnels reliés à la religion |
Arts, culture et loisirs | 5241 - Designers graphiques et illustrateurs/illustratrices, 5242 - Designers d'intérieur et décorateurs/décoratrices d'intérieur |
Métiers, transport et machinerie | 7237 - Soudeurs/soudeuses et opérateurs/opératrices de machines à souder et à braser, 7311 - Mécaniciens/mécaniciennes de chantier et mécaniciens industriels/mécaniciennes industrielles, 7312 - Mécaniciens/mécaniciennes d'équipement lourd, 7511 - Conducteurs/conductrices de camions de transport |
Transformation, fabrication et services d’utilité publique | 9462 - Bouchers industriels/bouchères industrielles, dépeceurs-découpeurs/dépeceuses-découpeuses de viande, préparateurs/préparatrices de volaille et personnel assimilé, 9463 - Ouvriers/ouvrières dans les usines de transformation du poisson et de fruits de mer |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2018.
Source : EDSC, Projections 2019 du SPPC.
Près de la moitié des professions faisant face à une situation de pénurie de main-d’œuvre sont caractérisées par une large proportion de travailleurs féminins. En effet, 19 des 36 professions pour lesquelles on anticipe une pénurie de main-d’œuvre comptaient plus de 50 % de femmes dans leurs rangs en 2018. La plupart de ces professions se retrouvent dans le secteur de la santé. Bien que la proportion de femmes dans les professions reliées aux sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés ait augmenté au cours des deux dernières décennies, la plupart des professions montrant des signes de pénuries dans ce secteur étaient caractérisées par une majorité de travailleurs masculins en 2018.
La figure 5 montre un exemple d'évaluation d'une profession projetée être en pénurie au cours de la période 2019-2028.
Figure 5 : Exemple d’une profession pour laquelle on anticipe une situation de PÉNURIE: Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale (CNP 3112)
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Source : EDSC, Projections 2019 du SPPC.
Version texte de la Figure 5 : Exemple d’une profession pour laquelle on anticipe une situation de PÉNURIE: Omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale (CNP 3112)
Au cours de la période 2016-2018, l’emploi dans ce groupe professionnel a augmenté de 7,7 % annuellement, une hausse considérablement plus rapide que la moyenne de l’ensemble des professions. Le taux de chômage était de 0,9 % en 2018, bien au-dessous de la moyenne nationale de 5,8 %. Cette profession affiche généralement un nombre très faible de postes vacants. Toutefois, c'est une caractéristique typique de la profession car une très grande proportion de la main d’œuvre est composée de travailleurs indépendants. En outre, le Canada a moins de médecins par habitant que la majorité des pays de l'OCDE, ce qui vient limiter la rapidité des soins de santé reçus par la population canadienne. Ainsi, l’analyse des principaux indicateurs du marché du travail suggère que les chercheurs d’emploi n’étaient pas suffisamment nombreux pour combler l’ensemble des ouvertures d’emploi dans ce groupe professionnel au cours des dix dernières années.
Sur l’horizon 2019-2028, les ouvertures d’emploi (provenant de la demande d’expansion et de la demande de remplacement) pour les omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale devrait totaliser 50 900, alors que les chercheurs d’emploi (provenant des sortants scolaires, de l’immigration et de la mobilité) devrait totaliser 19 400.
Les pénuries de main-d’œuvre observées ces dernières années se maintiendront sur la période 2019-2028 et pourraient même s’amplifier puisqu’on anticipe que le nombre d’ouvertures d’emploi sera largement supérieur au nombre de chercheurs d’emploi au cours de cette période. Plus de la moitié des ouvertures d’emploi proviendront de la demande d’expansion. En effet, le vieillissement de la population canadienne se traduira par une augmentation de la demande pour les services de santé. Le nombre de cas complexes à traiter ainsi que ceux nécessitant un plus long suivi seront également plus nombreux. Ainsi, les omnipraticiens/omnipraticiennes et médecins en médecine familiale connaîtront le second plus haut taux de croissance de l’emploi de tous les groupes professionnels. Les retraites devraient représenter un peu plus du tiers de l’ensemble des ouvertures d’emploi. Le taux de départs à la retraite sera similaire à la moyenne de l’ensemble des professions, car bien que les travailleurs de ce groupe professionnel soient plus âgés que la moyenne, ils prennent aussi leur retraite à un âge beaucoup plus avancé. Du côté de l’offre, les sortants scolaires devraient représenter la principale source de chercheurs d’emploi. Malgré les conditions d'accès difficiles pour les individus ayant obtenu leur diplôme de médecine à l'étranger, les immigrants réussissant les examens du Conseil médical du Canada ou du Collège des médecins du Québec et obtenant un permis d’exercice provincial ou territorial constitueront plus d’un quart de la main-d’œuvre additionnelle. Néanmoins, le nombre total de chercheurs d’emploi ne sera pas suffisant pour contrer les pénuries de main-d’œuvre au cours de la période de projection.
Afin de résorber les pénuries, il faudrait augmenter substantiellement le nombre de sortants scolaires, ce qui est impossible à réaliser à court terme considérant les nombreuses années d’études nécessaires avant d’être en mesure de travailler comme omnipraticiens/omnipraticiennes et/ou médecins en médecine familiale.
Genre de compétence | Professions in Surplus |
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Affaires, finance et administration | 1226 - Planificateurs/planificatrices de congrès et d'événements, 1422* - Commis à la saisie de données; Opérateurs/opératrices d'équipement d'éditique et personnel assimilé, 1450* - Commis de bibliothèque, de correspondance et autres commis, 1513 – Messagers/messagères et distributeurs/distributrices porte-à-porte |
Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés | 2131 - Ingénieurs civils/ingénieures civiles, 2134 – Ingénieurs chimistes/ingénieures chimistes, 2143* - Ingénieurs miniers/ingénieures minières; Ingénieurs géologues/ingénieures géologues; Ingénieurs/ingénieures de l'extraction et du raffinage du pétrole, 2250* – Travailleurs techniques en architecture, en dessin, en arpentage, en géomatique et en météorologie |
Secteur de la santé | 3131 – Pharmaciens/pharmaciennes, 3213 - Technologues en santé animale et techniciens/techniciennes vétérinaires |
Arts, culture et loisirs | 5210* - Travailleurs techniques des bibliothèques, des archives publiques, des musées et des galeries d'art |
Métiers, transport et machinerie | 7272 – Ébénistes, 7281 – Briqueteurs-maçons/briqueteuses-maçonnes, 7291 - Couvreurs/couvreuses et poseurs/poseuses de bardeaux, 7292* - Vitriers/vitrières; Calorifugeurs/calorifugeuses |
Secteur primaire | 8260* - Capitaines de bateaux de pêche et pêcheurs/pêcheuses, 8410* - Travailleurs d'entretien des mines et du forage des puits de pétrole et de gaz, 8432 - Ouvriers/ouvrières de pépinières et de serres, 8440* - Autres travailleurs de la pêche, du trappage et de la chasse, 8614* - Manoeuvres des mines; Manoeuvres de forage et d'entretien des puits de pétrole et de gaz, et personnel assimilé |
Transformation, fabrication et services d’utilité publique | 9531* - Monteurs/monteuses de bateaux et contrôleurs/contrôleuses de montage de bateaux; Assembleurs/assembleuses, finisseurs/finisseuses et contrôleurs/contrôleuses de produits en plastique; Peintres, enduiseurs/enduiseuses et opérateurs/opératrices de procédés dans le finissage du métal - secteur industriel; Monteurs/monteuses, finisseurs/finisseuses et contrôleurs/contrôleuses de produits divers, 9616/9619* - Manoeuvres des produits du textile; Autres manoeuvres des services de transformation, de fabrication et d'utilité publique |
Note 1 : Les professions avec une étoile sont des regroupements de professions aux 4 chiffres (incluant certaines professions aux 3 chiffres considérés comme des 4 chiffres).
Note 2 : Les professions en caractères gras sont celles dans lesquelles au moins 50 % de la main-d’œuvre était des femmes en 2018
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Au cours de la période de projection, on anticipe des surplus de main-d’œuvre dans 22 professions. Ces surplus se retrouveront à la fois dans les professions hautement qualifiées (nécessitant habituellement des études post-secondaires) et faiblement qualifiées (nécessitant habituellement un diplôme d’études secondaires ou moins).
Certaines des professions faisant face à une situation de surplus sont liées au travail administratif et de bureau, comme les commis à la saisie de données; opérateurs/opératrices d'équipement d'éditique et personnel assimilé, ainsi que les commis de bibliothèque, de correspondance et autres commis. Depuis quelques temps maintenant, plusieurs développements technologiques comme les services bancaires et financiers en ligne, ainsi que la baisse de l’utilisation des documents papier, sont venus tempérer la demande pour ces travailleurs. Puisqu’on s’attend à ce que ces tendances se poursuivent au cours de la période de projection, des surplus de travailleurs sont anticipé pour ces professions.
Deux professions liées au secteur pétrolier et gazier se retrouvent aussi sur cette liste. Suite à la chute des prix du pétrole brut, des déclins substantiels ont été observés dans la production et l’emploi au sein des activités de soutien à l’extraction de pétrole et de gaz en 2015-2016. Depuis, la reprise dans ce secteur a été plutôt modeste et les perspectives pour l’extraction de pétrole et de gaz sur la période de projection demeurent largement inférieures au taux de croissance observé durant la dernière décennie. Par conséquent, la croissance de l’emploi dans ces deux professions devrait demeurer faible, ce qui se traduira par des surplus de main-d’œuvre à moyen terme.
Les projections indiquent également des surplus de main-d’œuvre pour certaines professions spécifiques aux secteurs primaire, de la transformation, de la fabrication et des services d’utilité publique. Dans ces professions, la croissance de l’emploi (demande d’expansion) et/ou les départs à la retraite ne devraient pas être aussi élevés que pour le reste de l’économie. Par exemple, un certain nombre de professions dans le secteur de la transformation et de la fabrication feront face à une croissance de l’emploi limitée ou même négative en raison de l’intensification de la concurrence internationale, provenant principalement des pays à faibles coûts. De plus, les gains de productivité dans ces secteurs, provenant notamment de l’automatisation, limiteront la croissance de l’emploi durant la période de projection. D’autres professions dans ces secteurs devraient aussi faire face à des surplus de travailleurs en raison des faibles taux de départs à la retraite découlant d’une main-d’œuvre plus jeune et/ou de travailleurs qui ont tendance à se retirer du marché du travail à un âge plus avancé.
Finalement, en 2018, les femmes représentaient plus de 50 % de la main-d’œuvre dans seulement 7 des 22 professions pour lesquelles on anticipe des surplus de main-d’œuvre. Parmi celles-ci, seuls les technologues en santé animale et techniciens/techniciennes vétérinaires enregistraient une proportion nettement plus élevée de travailleurs féminins (au moins 80% des travailleurs).
La figure 6 montre un exemple d'évaluation d'une profession projetée être en surplus au cours de la période 2019-2028.
Figure 6 : Exemple d’une profession pour laquelle on anticipe une situation de SURPLUS: Ingénieurs civils/ingénieures civiles (CNP 2131)
Note : Les ouvertures d’emploi totales représentent la somme de la demande d’expansion, des départs à la retraite, des décès et de l’émigration, alors que le total des chercheur d’emploi représente la somme des sortants scolaires, de l’immigration, et de la mobilité et autres (négatifs). |
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Source : EDSC, Projections 2019 du SPPC.
Version texte de la Figure6 : Exemple d’une profession projetée être en surplus : Ingénieurs civils/ingénieures civiles (CNP 2131)
Au cours de la période 2016-2018, l’emploi dans ce groupe professionnel a augmenté au même rythme que la moyenne de l’ensemble des professions. Cela s’est traduit par une légère baisse du taux de chômage, qui est demeuré bien en dessous de la moyenne nationale. L’investissement dans les infrastructures gouvernementales (routes, égouts, réseaux d’aqueduc, etc.) au cours des dernières années a entraîné une hausse importante de l’emploi dans cette profession. Le nombre de chômeurs par poste vacant a diminué au cours de la période, reflétant à la fois une baisse du chômage et à une hausse des postes vacants. Cependant, cette situation était comparable au resserrement du marché du travail observé au niveau national. En fait, l’analyse des principaux indicateurs du marché du travail suggère que les chercheurs d’emploi étaient suffisamment nombreux pour combler les ouvertures d’emploi dans ce groupe professionnel au cours des dix dernières années.
Sur l’horizon 2019-2028, les ouvertures d’emploi (provenant de la demande d’expansion et de la demande de remplacement) pour les ingénieurs civils/ingénieures civiles devrait totaliser 18 900, alors que les chercheurs d’emploi (provenant des sortants scolaires, de l’immigration et de la mobilité) devrait totaliser 26 500.
Bien que ce groupe professionnel ait connu un marché du travail en équilibre ces dernières années, on anticipe que le nombre de chercheurs d’emploi sera largement supérieur au nombre d’ouvertures d’emploi, ce qui entraînera un surplus de main-d’œuvre sur la période 2019-2028. Les départs à la retraite et la création d’emplois devraient contribuer à la majorité des ouvertures d’emploi. Le taux de départs à la retraite sera semblable à la moyenne de l’ensemble des professions, car la structure d’âge et l’âge de la retraite de ces travailleurs est similaire à la moyenne. Les départs à la retraite devraient générer près de 53 % des ouvertures d’emploi, une proportion inférieure à la moyenne de l’ensemble des professions (environ 59 % des ouvertures d’emploi). De plus, la croissance de l’emploi devrait également être similaire à la moyenne. Par conséquent, la création d’emplois devrait représenter environ 33 % de l’ensemble des ouvertures d’emploi. Les besoins en matière de réseau routier et d’infrastructures publiques demeurent importants. On s’attend donc à ce que le niveau d’activité en génie civil soit maintenu pendant la période de projection, bien qu’à un rythme plus lent que par le passé. Du côté de l’offre, la grande majorité des chercheurs d’emploi proviendront directement du système scolaire. La tendance à la hausse des inscriptions au niveau postsecondaire suggère que le nombre de sortants scolaires augmentera par rapport à la période 2009-2018. Les immigrants seront aussi une source importante de main d’œuvre pour cette profession. Cela s’explique principalement par le fait que les étrangers qui sont associés à ce groupe de professions et qui proviennent de pays ayant conclu un accord de libre-échange avec le Canada pourraient être admissibles à travailler au Canada, ce qui simplifierait leur entrée et leur séjour au pays. Un grand nombre de travailleurs chercheront des opportunités d’emploi dans d’autres professions similaires, comme dans des professions ou des postes de gestion reliés au génie. Cependant, cette mobilité négative ne sera pas suffisante pour contrebalancer le nombre de sortants scolaires et d’immigrants.
Bien que les projections par profession ne peuvent être développées par genre, certains messages généraux peuvent être tirés des résultats. Le Tableau 6 présente un survol comparatif des professions qui devraient faire face à des conditions de pénurie ou de surplus de main-d'oeuvre, pour les professions dont au moins 80 % des travailleurs étaient des hommes ou des femmes en 2018.
Il y avait 42 professions où au moins 80 % des travailleurs étaient des femmes en 2018 | Il y avait 93 professions où au moins 80 % des travailleurs étaient des hommes en 2018 |
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L’emploi dans ces 42 professions représentait environ 19,1 % de l’emploi total en 2018. | L’emploi dans ces 93 professions représentaient environ 23,1 % de l’emploi total en 2018. |
On anticipe que 8 (19 %) de ces 42 professions feront face à des conditions de pénurie de main-d'œuvre.
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On anticipe que 11 (12 %) de ces 93 professions feront face à des conditions de pénurie de main-d'œuvre.
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On anticipe que seulement 1 (2 %) de ces 42 professions fera face à des conditions de surplus de main-d'œuvre.
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On anticipe que 9 (10 %) de ces 93 professions feront face à des conditions de surplus de main-d'œuvre.
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Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Le Tableau 6 montre que :
- En 2018, les femmes représentaient plus de 50 % de l’emploi dans 19 des 36 professions pour lesquelles on anticipe une pénurie de main-d’œuvre.
- Bien que certaines professions reliées aux STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) devraient faire face à des pénuries de main-d'œuvre, toutes ces professions étaient caractérisées par une forte proportion de travailleurs masculins en 2018.
- Les hommes représentaient plus de 50 % de l’emploi dans 15 des 22 professions pour lesquelles on anticipe un surplus de main-d’œuvre (page 15). Pour 9 de ces professions, la proportion d’emploi détenue par des travailleurs de sexe masculin surpassait le seuil de 80 % en 2018. En comparaison, seulement 1 de ces 22 professions (technologues en santé animale et techniciens/techniciennes vétérinaires) affichait une forte concentration de travailleurs féminins (plus de 80%).
Annexe 1 - Conditions futures sur le marché du travail par niveau de compétence
Professions de la gestion | Pénurie | Équilibre | Surplus | Total |
---|---|---|---|---|
Nombre de professions | 0 | 29 | 0 | 29 |
Emploi dans l’année de référence (2018) | 0 | 1 710 000 | 0 | 1 710 000 |
Part de l’emploi total en 2018 | 0,0 % | 9,2 % | 0,0 % | 9,2 % |
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019, Projections 2019 du SPPC.
Dans l’ensemble, on anticipe un équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre pour le niveau de compétence de la gestion au cours de la période 2019-2028. Ce niveau de compétence, qui compte 29 professions, employait environ 1,7 millions de travailleurs en 2018 (soit 9,2 % de l’emploi total). Le SPPC projette un nombre similaire d’ouvertures d’emploi (676 900) et de chercheurs d’emploi (697 700) pour les professions de la gestion au cours de la prochaine décennie. La principale source de chercheurs d’emploi pour ces professions est la mobilité ascendante (71,4 %) puisque des travailleurs expérimentés provenant d’autres niveaux de compétence viendront pourvoir des postes vacants reliés à la gestion. Chacune des 29 professions de la gestion devraient afficher une situation d’équilibre sur la période de projection.
Professions requérant généralement des études universitaires (niveau de compétence A) | Pénurie | Équilibre | Surplus | Total |
---|---|---|---|---|
Nombre de professions | 19 | 36 | 4 | 59 |
Emploi dans l’année de référence (2018) | 1 233 700 | 2 401 600 | 128 600 | 3 763 900 |
Part de l’emploi total en 2018 | 6,6 % | 12,9 % | 0,7 % | 20,2 % |
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019 Projections 2019 du SPPC,
Dans l’ensemble, on anticipe que le niveau de compétence A (c’est-à-dire les profession requérant généralement des études universitaires) sera en situation d’équilibre au cours de la période 2019-2028. Ce niveau de compétence, qui compte 59 professions, employait environ 3,8 millions de travailleurs en 2018 (soit 20,2 % de l’emploi total). Le SPPC projette environ 1 576 000 ouvertures d’emploi et 1 502 300 chercheurs d’emploi dans le niveau de compétence A au cours de la prochaine décennie. Toutefois, cet écart n’est pas suffisant pour conclure qu’il y aura une pénurie généralisée de travailleurs dans les professions nécessitant habituellement une éducation universitaire.
La majorité des professions (36 sur 59) dans ce niveau de compétence devraient être en situation d’équilibre sur la période de projection. L’emploi dans ces professions se chiffrait à 2,4 millions en 2018 (soit 12,9 % de l’emploi total).
On anticipe toutefois des déséquilibres pour certaines professions, puisque 19 professions devraient faire face à une pénurie de main-d'œuvre. Ces professions comptaient 1,2 million de travailleurs en 2018 (soit 6,6 % de l’emploi total).
À l’opposé, 4 professions devraient afficher un surplus de main-d'œuvre. Ces professions comptaient 128 600 travailleurs en 2018 (soit 0,7 % de l’emploi total).
Professions requérant généralement des études collégiales ou une formation d’apprenti (niveau de compétence B) | Pénurie | Équilibre | Surplus | Total |
---|---|---|---|---|
Nombre de professions | 13 | 98 | 9 | 120 |
Emploi dans l’année de référence (2018) | 696 700 | 5 430 200 | 210 400 | 6 337 200 |
Part de l’emploi total en 2018 | 3,7 % | 29,1 % | 1,1 % | 34,0 % |
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019 Projections 2019 du SPPC
Dans l’ensemble, on anticipe que le niveau de compétence B (c’est-à-dire les professions requérant généralement des études collégiales ou un programme d’apprentissage) sera en situation d’équilibre au cours de la période 2019-2028. Ce niveau de compétence, qui compte 120 professions, employait environ 6,3 millions de travailleurs en 2018 (soit 34,0 % de l’emploi total). Le SPPC projette un nombre similaire d’ouvertures d’emploi (2 195 200) et de chercheurs d’emploi (2 273 600) dans le niveau de compétence B au cours de la prochaine décennie.
La majorité des professions (98 sur 120) dans ce niveau de compétence devraient être en situation d’équilibre. L’emploi dans ces professions se chiffrait à 5,4 millions en 2018 (soit 29,1 % de l’emploi total).
On anticipe toutefois des déséquilibres pour certaines professions, puisque 13 professions devraient faire face à une pénurie de main-d'œuvre. Ces professions comptaient 696 700 travailleurs en 2018 (soit 3,7 % de l’emploi total).
À l’opposé, 9 professions devraient afficher un surplus de main-d'œuvre. Ces professions comptaient 210 400 travailleurs en 2018 (soit 1,1 % de l’emploi total).
Professions requérants généralement des études secondaires (niveau de compétence C) | Pénurie | Équilibre | Surplus | Total |
---|---|---|---|---|
Nombre de professions | 4 | 54 | 7 | 65 |
Emploi dans l’année de référence (2018) | 665 100 | 4 019 800 | 188 100 | 4 873 100 |
Part de l’emploi total en 2018 | 3,6 % | 21,5 % | 1,0 % | 26,1 % |
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019 Projections 2019 du SPPC
Dans l’ensemble, on anticipe que le niveau de compétence C (c’est-à-dire les profession requérant généralement des études secondaires) sera en situation d’équilibre au cours de la période 2019-2028. Ce niveau de compétence, qui compte 65 professions, employait environ 4,9 millions de travailleurs en 2018 (soit 26,1 % de l’emploi total). Le SPPC projette un nombre similaire d’ouvertures d’emploi (1 510 600) et de chercheurs d’emploi (1 538 700) dans le niveau de compétence C au cours de la prochaine décennie.
La majorité des professions (54 sur 65) dans ce niveau de compétence devraient être en situation d’équilibre. L’emploi dans ces professions se chiffrait à 4,0 millions en 2018 (soit 21,5 % de l’emploi total).
On anticipe toutefois des déséquilibres pour certaines professions, puisque 4 professions devraient faire face à une pénurie de main-d'œuvre. Ces professions comptaient 665 100 travailleurs en 2018 (soit 3,6 % de l’emploi total).
À l’opposé, 7 professions devraient afficher un surplus de main-d'œuvre. Ces professions comptaient 188 100 travailleurs en 2018 (soit 1,0 % de l’emploi total).
Professions requérants généralement une formation en cours d’emploi (niveau de compétence D) | Pénurie | Équilibre | Surplus | Total |
---|---|---|---|---|
Nombre de professions | 0 | 15 | 5 | 20 |
Emploi dans l’année de référence (2018) | 665 100 | 4 019 800 | 188 100 | 4 873 100 |
Part de l’emploi total en 2018 | 3,6 % | 21,5 % | 1,0 % | 26,1 % |
Source : Statistique Canada (historique) et EDSC 2019 Projections 2019 du SPPC
Dans l’ensemble, on anticipe que le niveau de compétence D (c’est-à-dire les professions requérant généralement une formation en cours d’emploi) sera en situation d’équilibre au cours de la période 2019-2028. Ce niveau de compétence, qui compte 20 professions, employait environ 2,0 millions de travailleurs en 2018 (soit 10,6 % de l’emploi total). Le SPPC projette un nombre similaire d’ouvertures d’emploi (600 800) et de chercheurs d’emploi (646 500) dans le niveau de compétence D au cours de la prochaine décennie.
La plupart des professions (18 sur 20) dans ce niveau de compétence devraient être en situation d’équilibre. L’emploi dans ces professions se chiffrait à 1,9 million en 2018 (soit 10,4 % de l’emploi total).
Le SPPC ne projette aucune pénurie de main-d’œuvre dans le niveau de compétence D, et seulement 2 professions devraient afficher un surplus de main-d’œuvre. Ces 2 professions comptaient 38 200 travailleurs en 2018 (soit 0,2 % de l’emploi total).