Système de projection des professions au Canada (SPPC)

Sommaire industriel

Fabrication de produits en bois

SCIAN 3211; 3212; 3219

Cette industrie comprend les établissements dont l’activité principale consiste à fabriquer différents produits à partir du bois. Elle se divise en trois segments distincts : scieries et préservation du bois (33 % de la production totale en 2021); fabrication de placages, de contreplaqués et de produits en bois reconstitués (33%); et fabrication d’autres produits en bois (38 %). Dans l’ensemble, environ 50 % de la production est expédiée à l’étranger, en grande partie aux États-Unis qui représentent 88 % des exportations. Ces dernières années, le Japon a supplanté la Chine en tant que deuxième marché d’exportation, représentant 5 % des exportations totales en 2021. Les trois segments de l’industrie sont caractérisés par des degrés différents d’exposition aux conditions économiques intérieures et extérieures. Les activités des scieries et de préservation du bois, ainsi que la fabrication de placages, de contreplaqués et de produits en bois reconstitués dépendent fortement de la demande étrangère car les exportations représentent 55 % de la production. À l’opposé, la fabrication d’autres produits en bois est davantage dépendante de la demande domestique puisque 75% de la production est vendue à l’intérieur du pays. L’industrie comptait 109 000 travailleurs en 2021 (6,3 % de l’emploi manufacturier), dont 37 % dans les scieries et la préservation du bois, 15 % dans la fabrication de placages, de contreplaqués et de produits en bois reconstitués, et 49 % dans la fabrication d’autres produits en bois. L’emploi est fortement concentré au Québec (36 %), en Colombie Britannique (22 %) et en Ontario (21 %), et la main d’œuvre est essentiellement composée de travailleurs masculins (83%). Les professions clés (CNP à 4 chiffres) incluent[1] :

  • Manœuvres dans le traitement des pâtes et papiers et la transformation du bois (9614)
  • Monteurs/monteuses et contrôleurs/contrôleuses d’autres produits en bois (9533)
  • Surveillants/surveillantes dans la transformation des produits forestiers (9215)
  • Opérateurs/opératrices de machines à scier dans les scieries (9431)
  • Autres opérateurs/opératrices de machines dans la transformation du bois (9434)
  • Classeurs/classeuses de bois d’œuvre et autres vérificateurs/vérificatrices et classeurs/classeuses dans la transformation du bois (9436)
  • Opérateurs/opératrices de machines à travailler le bois (9437)

La fabrication de produits en bois au Canada a enregistré une croissance positive de sa production sur la période 2012-2021, mais cette croissance n’ait pas été constante à travers la décennie. Après avoir été sévèrement frappée par la récession de 2008-2009, la production s’est progressivement redressée de 2010 à 2016, soutenue par la reprise du marché immobilier aux États-Unis, la forte croissance de l’investissement résidentiel au Canada (stimulée par les faibles taux hypothécaires) et la nécessité de transformer le bois affecté par le dendroctone du pin ponderosa en Colombie-Britannique. La production a reculé de nouveau de 2017 à 2020, car l’industrie a été confrontée à plusieurs difficultés dans les dernières années, notamment aux feux de forêt dévastateurs de 2017 et 2018 en Colombie-Britannique, au retour des tarifs douaniers américains sur les exportations canadiennes de bois d’œuvre; et au recul important des mises en chantier au Canada en 2018 et 2019. Sans surprise, la pandémie de COVID-19 a entraîné une autre année négative en 2020 avant que la production ne se redresse en 2021 en réponse à la forte demande en matière de logements et de rénovations, qui a fait bondir les prix du bois d’œuvre. En effet, avec l’augmentation du revenu disponible (découlant des programmes de soutien gouvernementaux et d’une accumulation considérable de l’épargne) et la poursuite des politiques de confinement à domicile et de télétravail, de nombreux ménages ont fait l’acquisition d’une maison plus spacieuse ou d’une nouvelle maison en dehors des zones urbaines, ou ont entrepris des travaux de rénovation. La croissance du PIB de l’industrie s’est ainsi établie à 1,9 % par année en moyenne sur l’ensemble de la période 2012-2021. Malgré une croissance positive de la production, l’emploi a diminué à un taux annuel moyen de 1,9 % durant la même période, enregistrant la plupart du déclin de 2016 à 2020. Cela signifie que la productivité a été la seule source de croissance de la production, affichant une hausse moyenne de 3,8 % par année sur la dernière décennie. En effet, un grand nombre d’opérations ont été consolidées durant cette période, ce qui a entraîné des gains de productivité substantiels alimentés par une reprise considérable de l’investissement en machines et équipements, une amélioration des technologies utilisées dans les scieries, une plus forte concentration des entreprises, des économies d’échelle plus importantes, ainsi qu’une plus grande valeur ajoutée associée au développement de nouveaux produits, notamment pour les fibres de bois.

Au cours de la période 2022-2031, la croissance du PIB de l’industrie des produits du bois devrait ralentir de façon considérable par rapport aux dix années précédentes, alors que l’emploi devrait continuer à reculer, quoiqu’à un rythme beaucoup plus lent. Bien qu’on projette une hausse additionnelle de la production en 2022, la flambée du prix des maisons et l’augmentation des taux d’intérêt hypothécaires viendront réduire la construction de nouveaux logements et l’activité de revente en 2023-2024, ce qui limitera la croissance des dépenses de rénovation des deux côtés de la frontière. Une légère reprise cyclique de la demande pour le logement est anticipée au Canada à plus long terme, en réponse à la hausse de l’immigration et à une intensification des pressions sur l’offre de logements, mais on s’attend à ce que le nombre de mises en chantier stagne aux États-Unis (puisque les constructeurs ont accumulé une grande quantité de maisons non vendues). Le changement dans la composition des mises en chantier causé par le vieillissement de la population viendra également tempérer la demande pour les produits du bois, puisqu’on prévoit un déclin dans la construction de maisons unifamiliales au profit d’habitations à logements multiples (jumelés, appartements et copropriétés) et que ces dernières nécessitent moins de bois par unité de production. L’imposition de tarifs douaniers américains sur le bois d’œuvre canadien demeurera un obstacle pour l’industrie, même si la réduction des tarifs annoncée à l’été 2022 (de 18 % à 12 %) apportera un certain répit aux constructeurs américains et aux producteurs canadiens. De tels développements impliquent que la croissance future de l’industrie repose sur sa capacité à diversifier ses marchés d’exportation. Bien que la Colombie-Britannique ait réussi à pénétrer les marchés chinois et japonais au cours de la dernière décennie, les autres provinces ont difficilement réussi à percer des marchés en dehors de l’Amérique du Nord et les exportations canadiennes de produits du bois vers la Chine ont chuté de façon marquée ces dernières années. L’industrie devra également faire face à des problèmes d’approvisionnement en bois, plus particulièrement en Colombie-Britannique où les coupes annuelles autorisées ont été réduites alors que la province s’efforce de reconstituer les stocks de bois commercial qui ont été détruits par le dendroctone du pin, limitant ainsi la capacité à transformer le bois d’œuvre.

Sur une note plus positive, l’utilisation croissante du bois comme matériau de rechange écologique dans la construction de bâtiments devrait venir supporter la demande de produits en bois à plus long terme. En effet, la construction en bois massif représente une opportunité importante pour l’industrie, en particulier lorsqu’on considère le ralentissement anticipé dans la construction de maisons unifamiliales en Amérique du Nord. Divers facteurs favorisent une plus grande utilisation du bois dans les immeubles de moyenne et de grande dimension, notamment les avancées technologiques dans les produits du bois, les préoccupations environnementales et les nouveaux standards de construction. Sous cette perspective, l’industrie pourrait bénéficier de l’accélération anticipée dans la construction de bâtiments non résidentiels au cours de la période de projection, contrebalançant en partie le ralentissement anticipé dans la construction résidentielle. En moyenne, le PIB de l’industrie devrait augmenter de 1,2 % annuellement sur la période 2022-2031, alors que l’emploi devrait continuer à reculer, bien qu’à un rythme beaucoup plus lent de 0,2 % par année car la consolidation et la transformation des opérations qui ont stimulé la productivité au cours de la dernière décennie sont en grande partie complétées (la productivité devrait augmenter à un rythme plus modéré de 1,4 % par année). Néanmoins, les progrès réalisés dans les technologies forestières, la gestion du transport et l’analyse des données continueront à accroître la productivité (et à réduire la demande de main-d’œuvre), ce qui permettra de conserver un avantage concurrentiel sur les marchés intérieurs et extérieurs.

Croissance du PIB réel et de l’emploi dans la fabrication de produits en bois

Ce graphique montre la croissance annuelle du PIB réel et de l’emploi au cours des périodes 2012 à 2021 et 2022 à 2031 dans la fabrication de produits en bois. Les données sont présentées dans le tableau à la suite de ce graphique

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

Version texte de la figure Croissance du PIB réel et de l’emploi dans la fabrication de produits en bois (moyenne annuelle, %)
  PIB réel Emploi
2012-2021 1,9 -1,9
2022-2031 1,2 -0,2

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

[1]Les professions clés dans la plupart des industries manufacturières incluent également : Directeurs/directrices de la fabrication (0911); Mécaniciens/mécaniciennes de chantier et mécaniciens industriels/mécaniciennes industrielles (7311); Manutentionnaires (7452); Expéditeurs/expéditrices et réceptionnaires (1521); Conducteurs/conductrices de camion de transport (7511); Technologues et techniciens/techniciennes en génie industriel de fabrication (2233); Électriciens industriels/électriciennes industrielles (7242); et Ingénieurs/ingénieuses d’industrie et de fabrication (2141).Retour au texte.


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