Système de projection des professions au Canada (SPPC)

Sommaire industriel

Fabrication de produits métalliques et de machines

SCIAN 3321-3329; 3331-3339

Cette industrie comprend les établissements dont l’activité principale consiste à fabriquer des produits en métaux ferreux et non ferreux (outils à main, produits d’architecture et éléments de charpente, chaudières, réservoirs, conteneurs d’expédition, ressorts, fils, écrous et vis) et les établissements dont l’activité principale consiste à fabriquer des machines industrielles et commerciales (utilisées dans les processus de production de diverses industries primaires et manufacturières ainsi que dans la construction et les services). La production de l’industrie est répartie de façon relativement égale entre ses deux segments : la fabrication de produits métalliques (47 % en 2021) et la fabrication de machines (53 %). Dans l’ensemble, l’industrie repose en grande partie sur les exportations puisqu’environ 60 % de sa production est destinée aux marchés extérieurs. Les deux segments n’ont toutefois pas le même degré d’exposition aux conditions économiques intérieures et extérieures. La fabrication de produits métalliques est largement tributaire de la demande intérieure, puisque 73 % de la production est vendue au Canada. À l’opposé, la fabrication de machines est plus sensible à la demande extérieure, puisque 95 % de la production est vendue à l’étranger, principalement aux États Unis (73% des exportations). L’industrie comptait 271 900 travailleurs en 2021 (15,7 % de l’emploi manufacturier), dont 49 % dans la fabrication de produits métalliques et 51 % dans la fabrication de machines. L’emploi est largement concentré en Ontario (43 %), au Québec (27 %) et en Alberta (11 %), et la main-d’œuvre est essentiellement composée de travailleurs masculins (80 %). Les professions clés (CNP à 4 chiffres) incluent[1] :

  • Machinistes et vérificateurs/vérificatrices d’usinage et d’outillage (7231)
  • Soudeurs/soudeuses et opérateurs/opératrices de machines à souder et à braser (7237)
  • Surveillants/surveillantes dans la fabrication d’autres produits métalliques et de pièces mécaniques (9226)
  • Manœuvres en métallurgie (9612)
  • Opérateurs/opératrices de machines d’autres produits métalliques (9418)
  • Opérateurs/opératrices de machines à forger et à travailler les métaux (9416)
  • Operateurs/opératrices de machines d’usinage (9417)
  • Monteurs/monteuses et contrôleurs/contrôleuses de matériel mécanique (9526)
  • Peintres, enduiseurs/enduiseuses et opérateurs/opératrices de procédés dans le finissage du métal – secteur industriel (9536)
  • Assembleurs/assembleuses, monteurs/ monteuses et contrôleurs/contrôleuses dans la fabrication de transformateurs et de moteurs électriques industriels (9525)
  • Entrepreneurs/entrepreneuses et contremaîtres/contremaîtresses des machinistes et du personnel des métiers du formage, du profilage et du montage des métaux et personnel assimilé (7201)
  • Assembleurs/assembleuses et ajusteurs/ ajusteuses de plaques et de charpentes métalliques (7235)
  • Ingénieurs mécaniques/ingénieures mécaniques (2132)
  • Outilleurs-ajusteurs/outilleuses-ajusteuses (7232)
  • Technologues et techniciens/techniciennes en génie (2232)

L’industrie est étroitement liée à l’investissement des entreprises en machines et équipements, ainsi qu’à l’activité économique dans les secteurs primaire, manufacturier et de la construction, qui constituent les plus grands utilisateurs de produits métalliques et de machines. Puisque ces trois secteurs sont très sensibles aux cycles économiques, l’industrie de la fabrication des produits métalliques et de machines l’est également. L’impact négatif de la récession de 2008-2009 sur l’activité industrielle nord-américaine a entraîné une baisse importante de la production au sein de l’industrie. Stimulé par la reprise économique et plus particulièrement par le redressement des activités manufacturières et de construction, le PIB s’est pleinement rétabli de 2010 à 2014, retournant aux niveaux atteints avant la récession. Cependant, le PIB a reculé de nouveau en 2015 et 2016, puisque les investissements des entreprises en machines et équipements et dans les ouvrages de génie ont fortement diminué au Canada et ont considérablement ralenti aux États-Unis, suite à l’effondrement des prix du pétrole brut. La production s’est redressée de 2017 à 2019, en réponse à la reprise des investissements en machines et équipements en Amérique du Nord. L’arrêt de l’activité industrielle au début de la pandémie de 2019 a entrainé une baisse supplémentaire de la production en 2020 et le modeste rebond enregistré en 2021 a laissé le PIB sous son niveau prépandémique de 2019. Ces fluctuations sont venues abaisser la croissance du PIB de l’industrie à 0,4% par année en moyenne pour l’ensemble de la période 2012-2021. L’emploi a été légèrement volatil au cours de la dernière décennie, mais le résultat final s’est traduit par un recul marginal de 0,1 % annuellement. La nécessité d’améliorer la productivité en réponse à l’intensification de la concurrence mondiale, notamment en provenance de la Chine qui est devenue un exportateur important de machines et d’équipements, s’est traduit par une hausse de la productivité au taux moyen de 0,5 % par année.

Au cours de la période 2022-2031, on projette que la croissance du PIB dans la fabrication de produits métalliques et de machines accélérera de façon marquée par rapport à la décennie précédente, enregistrant une forte hausse à court terme à mesure que l’industrie se remet pleinement de la pandémie. À plus long terme, l’industrie continuera à bénéficier du redressement des investissements en machines et équipements et d’une croissance plus rapide de l’activité manufacturière au Canada. Après avoir connu une croissance mitigée dans les investissements en machines et équipements pendant la dernière décennie, on s’attend à ce les entreprises canadiennes remplacent ou modernisent leur stock de capital en réponse aux innovations technologiques, aux pressions démographiques sur l’offre de main-d’œuvre et à la nécessité d’accroître la productivité. Ces facteurs entraîneront un redressement considérable des investissements en machines et équipements au Canada, augmentant la demande pour la machinerie industrielle et commerciale. La demande domestique pour les produits métalliques et les machines devrait également être stimulée par l’accélération anticipée dans la construction d’immeubles non résidentiels, par un redressement des investissements des entreprises dans les ouvrages de génie, ainsi que par l’ampleur des investissements du gouvernement fédéral dans les infrastructures publiques. De façon parallèle, les efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre devraient entraîner des investissements importants dans le développement de techniques de fabrication manufacturière et de production d’électricité plus écologiques, ce qui favorisera les ventes d’équipements et de machines sophistiquées au Canada et à l’étranger. Sur le plan extérieur, les exportations devraient bénéficier de la valeur relativement faible du dollar canadien et de la suppression des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada. L’Accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) devrait également garantir un libre accès au marché américain au cours de la période de projection.

À mesure que les investissements dans les machines et équipements continueront à augmenter pour améliorer la productivité, neutraliser les pénuries de main-d’œuvre et réduire les émissions de carbone, l’industrie aura l’opportunité de jouer un rôle majeur dans le développement des machines de prochaine génération. En moyenne, le PIB devrait augmenter de 1,7 % par année sur la période 2022-2031, enregistrant une grande partie des gains en 2022-2023. Cette croissance plus rapide de la production se traduira par une modeste reprise de l’emploi au taux moyen de 0,3 % annuellement. Cela signifie qu’une part importante de la croissance de la production proviendra de gains supplémentaires dans la productivité car celle-ci devrait augmenter de 1,4% par année. La fabrication additive, qui réfère aux technologies permettant de construire des objets en trois dimensions en ajoutant de multiples couches de matériaux, pourrait révolutionner le processus de production de plusieurs produits métalliques en réduisant entre autres le gaspillage et en améliorant l’efficacité. Bien que plusieurs emplois associés à des tâches répétitives et routinières pourraient être menacés par une plus grande automatisation, il pourrait également y avoir une augmentation de la demande pour des travailleurs qualifiés afin d’opérer des machines plus complexes.

Croissance du PIB réel et de l’emploi dans la fabrication de produits métalliques et de machines

Ce graphique montre la croissance annuelle du PIB réel et de l’emploi au cours des périodes 2012 à 2021 et 2022 à 2031 dans fabrication de produits métalliques et de machines. Les données sont présentées dans le tableau à la suite de ce graphique

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

Version texte de la figure Croissance du PIB réel et de l’emploi dans la fabrication de produits métalliques et de machines (moyenne annuelle, %)
  PIB réel Emploi
2012-2021 0,4 -0,1
2022-2031 1,7 0,3

Sources : Statistique Canada (données historiques) et EDSC, projections industrielles 2022 du SPPC.

[1]Les professions clés dans la plupart des industries manufacturières incluent également : Directeurs/directrices de la fabrication (0911); Mécaniciens/mécaniciennes de chantier et mécaniciens industriels/mécaniciennes industrielles (7311); Manutentionnaires (7452); Expéditeurs/expéditrices et réceptionnaires (1521); Conducteurs/conductrices de camion de transport (7511); Technologues et techniciens/techniciennes en génie industriel de fabrication (2233); Électriciens industriels/électriciennes industrielles (7242); et Ingénieurs/ingénieuses d’industrie et de fabrication (2141).Retour au texte.


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